dimanche 23 novembre 2014

Encore un effort, Madame la ministre !

Ce dimanche midi, Madame Vallaud-Belkacem, ministre de l'Éducation Nationale, était invitée du journal de la mi-journée de France 3.

Interrogée par Francis Letellier, journaliste à la limite de l'agressivité (coupant régulièrement la parole, se référant à la presse people, et cherchant visiblement à obtenir une petite phrase maladroite qui ferait entrer son interview dans "le buzz" médiatico-médiatique), elle a également répondu à une enseignante qui posait l'excellente question de l'envoi des professeur les moins expérimentés dans les zones les plus difficiles.

Madame la ministre a répondu deux choses. D'abord qu'il fallait en finir avec la date unique du concours pour devenir professeur, afin d'ouvrir une seconde session pour l'académie de Créteil, et ainsi offrir une seconde chance à des candidats de valeur. C'est me semble-t-il en effet une bonne chose, le résultat à un concours étant (j'en sais quelque chose, étant passé par là) autant affaire de chance que de niveau ou de connaissances (sans raconter ma vie, j'ai été reçu à l'école la plus prestigieuse, et recalé aux deux autres, moins prestigieuses, où je m'étais également présenté).

Ensuite, qu'il fallait rendre le territoire plus attractif... Là je ne pense pas qu'on soit sur la bonne voie.

Un des problèmes de l'Éducation Nationale, c'est que le système a perdu de vue qui était son client (ou qui étaient ses clients). Dès lors, il s'est organisé non pas autour des besoins de ses clients, mais autour de ses propres attentes. Ce n'est pas spécifique à l'EN, et on rencontre cela dans toutes les organisations dans lesquelles les processus ne sont pas bien planifiés. C'est ainsi que les prof les plus expérimentés, ayant acquis des points, échappent aux postes les plus difficiles, et que l'on met des enseignants en situation d'échec face à des jeunes eux aussi en situation d'échec. C'est homogène, me direz-vous, mais c'est délétère et on assiste à beaucoup trop de démissions précoces de ces enseignants.

Encore un effort, Madame la ministre. Posez sur le métier un ouvrage conséquent, mais en partant du fondamental : d'abord, répondre aux questions : "qui sont les clients?" et "quelles sont leurs exigences?". Ensuite seulement, on regarde "quelles sont les parties intéressées et quelles sont leurs attentes?". De le méthode, et vous verrez, on arrive à des résultats.

Je recommande même la lecture du référentiel du Malcolm Balridge National Quality Award, section éducation. Les questions posées secouent un peu, mais cela en vaut la peine!

H

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