mercredi 13 août 2014

Les normes, ou la contrebande moderne

En France, il existe une Norme publiée par l'AFNOR, la NF C 15-100, qui traite de la conformité des installations électriques basse tension. Elle est d'application obligatoire, c'est à dire que les appartements (mais aussi les immeubles de bureaux) qui sont construits aujourd'hui possèdent nécessairement des installations électriques conformes aux préconisations de cette norme. En pratique, c'est plus ou moins vrai; la norme présentant des exigences parfois un peu ... exagérées, comme la présence de deux prises téléphoniques dans les logements d'une seule pièce (voir clause 771.559.6.1.1), ce qu'on ne retrouve pas de manière systématique.

Publiée en 2002, cette Norme a fait l'objet de nombreuses mises à jour, rectificatifs, amendements et fiches d'explications (18 au total). Épaisse de 606 pages, elle est publiée sous forme de compilation, vendue au prix de 327,50 € H.T., soit 393,00 € T.T.C. C'est une somme de connaissances non négligeable, mais également une somme d'argent importante.

En Grande-Breatgne, la situation est très semblable. British Standards Institution publie la Norme BS 7671 (17ème édition de 2008 avec un amendement en 3013), pour la somme de 85 £ (soit 110 € environ), 464 pages au total. Cette norme est également d'application obligatoire, et chaque électricien intervenant dans l'équipement d'un logement doit posséder sa copie papier. Cela doit représenter un chiffre d'affaires non négligeable.

Le 11 Août 2014, sur la chaîne de télévision BBC 2, un reportage faisait état de l'arrivée en Grande-Bretagne de palettes entières de Normes BS 7671 contrefaites ! C'est non seulement un manque à gagner pour l'institution, mais cela représente aussi des risques pour le client de l'électricien :
  1. d'avoir une installation non conforme
  2. de devoir payer plus cher, notamment dans un cas où la norme contrefaite exige des diamètres de fils électriques supérieurs à ce que la véritable norme demande.


Des normes falsifiées ! Après les laits maternisés adultérés, après les sacs à main, les téléphones portables, les pièces détachées automobiles ou électroniques imités, après les médicaments contrefaits, nous voici donc dans un nouveau créneau de la copie illicite : les normes.

Je ne veux pas relancer ici le débat sur le cout et le prix des normes, ni sur ce que pourrait apporter à l'économie une meilleure diffusion des normes. Mais l'anecdote devrait nous faire réfléchir.

H

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