jeudi 22 décembre 2016

Principes de management

Sur LinkedIn, un bel article d'André Borschberg, le co-créateur du projet Solar Impulse , cet avion solaire qui a bouclé un tour du monde cette année. C'est intitulé "8 principes pour rendre possible l'impossible". C'est tellement bien, que je vous fais une traduction des grands titres :

1 - Faites en sorte que votre vision soit concise, claire ("crisp"), facile à communiquer et compréhensible. Elle doit être suffisamment claire pour que vous n'ayez jamais à la répéter !

2 - Associez-vous avec quelqu'un qui complète votre vision du monde et vos compétences. Il est important qu'il ou elle soit très différent de vous car c'est ce qui fait que vous êtes différent qui créera de la valeur. Mais il est également critique que vous partagiez une base commune très solide qui vous fera rester ensemble dans les temps difficiles.

3 - Créez une équipe à haute performance en combinant "l'empowerment" et le défi. En proposant des défis à votre équipe, vous élargirez leur territoire de savoir, de compétence et de confiance.

4 - Soyez un coach dans les temps calmes, et un leader dans la tempête.

5 - Construisez des forces opposées dans votre équipe pour éviter l'autosatisfaction et rater vos objectifs.

6 - Soyez sur d'accueillir l'inattendu et le changement.

7 - Voyez les obstacles comme des opportunités. Quand vous êtes confronté à un problème, passez assez de temps pour comprendre ce que la nouvelle situation va vous apporter.

8 - Préparez-vous au pire pour libérer votre esprit de l'anxiété et les pensées négatives.

Vu ce qu'il a réussi à accomplir, je pense que l'on peut lui faire confiance !

H

mercredi 21 décembre 2016

Homéopathie

Sale coup pour les médicaments homéopathiques - au moins aux États-Unis.
Une décision de la Commission Fédérale du Commerce américaine demande que les préparations homéopathiques vendues sans ordonnance ("OTC", ou "Over the counter" en anglais) portent, sur leur emballage, les mentions suivantes:
(1) "Il n'existe pas de preuve scientifique de l'efficacité du produit", et
(2) "Les affirmations du produit ne sont basées que sur les théories de l'homéopathie datant des années 1700 qui ne sont pas acceptées par la majorité des experts médicaux modernes."

Bien sur, l'American Institute of Homeopathy n'est pas d'accord. Mais je serais surpris que cela change grand chose.

Parmi les arguments de cet institut, il y a la possibilité de mesurer le principe actif dans les produits. Voyons voir...

Lorsqu'une granule porte la mention "5 CH", cela signifie que le principe actif a été dilué 5 fois de suite au centième. On est donc au 10-milliardième. soit 0.1 ng/g Cela ne fait pas beaucoup, mais en effet, il existe des systèmes analytiques qui arrivent à un seuil de détection aussi bas. Mais quand on parle de 15 CH, on arrive à une concentration de l'ordre du milligramme dans 10 puissance 14 milliards de tonnes, ou un picogramme dans 10 puissance 8 milliards de tonnes. C'est tellement dilué que l'on en perd son latin.

En tout cas, ça en fait, des granules !

H

vendredi 2 décembre 2016

Encore vous, Monsieur SEUX ?


Décidément, l'un d'entre nous n'a pas de chance. Soit c'est vous, parce que j'épingle régulièrement vos propos, soit c'est moi, parce que je suis à l'écoute de la radio sur laquelle vous distillez vos analyses à l'heure à laquelle vous le faites.

Hier 2 décembre 2016, sur France Inter, vous avez lu votre papier, dans lequel vous avez en un temps record analysé les échecs du président sortant. Vous avez notamment dit ceci : "Ils [les socialistes] n'avaient pas vu que le problème numéro un de notre économie n'était pas budgétaire mais la perte de compétitivité. Et comme François HOLLANDE a commencé par créer un choc de défiance avec les impôts, il a mis quelques mois fatals pour se pencher sur le vrai sujet : les entreprises. Le retard à l'allumage n'a jamais été rattrapé."

Je ne m'étendrai pas sur ce constat étrange, en désaccord avec ce que vous expliquez à longueur de temps : vous dites en gros que le problème n'est qu'un retard à l'allumage de quelques mois - donc que la politique suivie était la bonne, et qu'il suffit de continuer à attendre un peu. Ni sur le fait que vous appelez visiblement de vos vœux l'interventionnisme de l’État - ce que vous récusez d'habitude.

Ce qui me choque, comme toujours, c'est que vous excluez de votre cadre de référence la possibilité que les leviers de compétitivité les plus importants puissent se retrouver à l'intérieur même de l'entreprise, dans des organisations à réformer. Pas en supprimant du personnel, en robotisant ou en recherchant des fournisseurs low-cost ailleurs qu'en France; non  en arrêtant de gaspiller des ressources précieuses en décisions absurdes, en échelons hiérarchiques structurels n'apportant aucune valeur, se contentant de surveiller et de contrôler le travail d'autres surveillants et contrôleurs qui eux-même surveillent et contrôlent d'autres personnes. Ou en laissant écrire des procédures dont le seul objet est de contrôler que d'autres procédures sont bien appliquées. Vous sauriez, Monsieur SEUX, si vous aviez passé quelques temps dans les échelons subalternes d'une entreprise du secteur marchand (ou dans une structure publique, les mauvaises pratiques se retrouvent partout), que les politiques sont totalement impuissants à ouvrir les yeux des chefs d'entreprises qui pensent que les solutions à leurs problèmes passent par des interventions externes. Qui sont persuadés que les erreurs ne peuvent venir que des couches inférieures de la pyramide hiérarchique. Qui ne pensent compétitivité qu'au travers du plan comptable, lequel ne possède aucune rubrique pour les décisions absurdes, les choix stratégiques désastreux ou les gaspillages institutionnalisés.

Tant pis pour ceux qui vous écoutent !

H

mercredi 30 novembre 2016

Mais qu'est-ce que c'est que ce truc-là ?

* * * complément * * *
Après recherches sur le net, il semble que l'auteur de cette campagne soit un ressortissant Russe, qui ne fait que du "marketing créatif". Il a inventé un programme qui ne visite pas les sites des internautes, mais qui trompe Google Analytics en lui envoyant des informations contenant son message et des identifiants générés au hasard. Ce n'est donc que le hasard qui est responsable des quelques dizaines de visites que Google Analytics attribue à des visiteurs qui n'ont en fait jamais existé.

Je reste étonné que Google ne soit pas en mesure de bloquer ces informations mensongères.
* * * * * * * * * * *

Comme de nombreux propriétaires de sites Internet, j'utilise le service Google Analytics pour analyser le comportement des internautes qui viennent le visiter. Ce matin, j'ai l'immense surprise de constater ceci :



Vous avez bien lu : dans un nombre non négligeable de cas (84 sessions sur un peu moins de 10000), les ordinateurs de mes visiteurs déclarent que la langue qu'ils utilisent n'est ni le français (fr), ni le français de France (fr-fr) ou le français du Canada (fr-ca), ni même l'anglais des États-Unis (en-us), mais bien le "Secret de Google.com, Vous êtes invités! Entrez seulement avec cette url spéciale ! Votez Donald Trump".

En analysant un peu plus, je me rends compte que les visites ont commencé le 12 novembre, soit 4 jours après les élections américaines.
Bon, cela s'explique : j'ai - vous le voyez - plutôt des visiteurs francophones, peu d'entre eux sont équipés de PC configurés pour le marché américain. Et ils ont certainement été contaminés avant le 8 novembre.

Je suis néanmoins époustouflé. Époustouflé que les systèmes d'exploitation des ordinateurs (la majorité des systèmes renvoient "non défini", puis il y a ISO, Windows, Linux et Macintosh) puissent accepter un code qui n'existe pas, ou qu'ils puissent simplement accepter une phrase aussi longue dans un champ qui devrait ne compter que 5 caractères au maximum.

Époustouflé aussi que Google n'ait pas vu cela, et qu'il ne prenne pas d'action pour empêcher que son nom soit associé à ce genre de messages intrusifs.

Ou alors, se pourrait-il que ... ? Je ne suis pas adepte des théories du complot. J'arrête là.

H

mardi 15 novembre 2016

Trump et la fin de la philosophie

(bon, d'accord, le titre est racoleur, et l'article survendu; Mais lisez tout de même)

Je viens de jouer à un jeu étonnant. Il faut pour cela un ordinateur, une tablette ou un smartphone relié à Internet. Vous allez sur Wikipedia, et vous cliquez sur "Article au hasard". Dans mon cas, je suis tombé sur une page consacrée à un boxeur canadien dont je n'avais jamais entendu parler : Cliff Graham.

Le jeu consiste ensuite à cliquer sur le premier lien de la page, puis sur le premier lien de la page qui s'affiche, et ainsi de suite jusqu'à ce que l'on arrive sur la page "Philosophie". Vous avez bien lu : il s'agit de montrer que toutes les pages de Wikipedia mènent à la philosophie.

En partant de la page d'un boxeur, combien de temps cela va-t-il me prendre ? Essayons. Je clique donc successivement sur :
18 mars,
jour,
soleil,
étoile,
corps céleste,
Univers,
Cosmologie,
astrophysique,
grec,
langue,
système,
ensemble,
omnis,
concept,
concept (philosophie),
philosophie.

15 clics, et le boxeur nous parle de philosophie. Impressionnant, n'est-ce pas ? Il paraît que cela fonctionne à chaque fois. Je n'ai pas tous testé, mais j'ai essayé plusieurs fois et, aussi étonnant que cela paraisse, ça fonctionne .

Essayons donc avec Donald Trump !
New York,
prononciation,
mot,
sons,
vibration,
degré de liberté,
translations,
géométrie,
mathématiques,
connaissances,
notion,
connaissance (philosophie),
Science (mais le second lien était philosophie !),
puis ça boucle sur science et connaissance!

Moralité : Donald Trump est l'homme qui (entre autre choses) arrive à faire disjoncter la loi de la philosophie (même si on n'est pas passé loin)

Qui en doutait ?

H















jeudi 3 novembre 2016

Aller au devant des attentes du client

J'ai dormi à l'hôtel cette nuit. Bonne literie, peu de bruit malgré la proximité de la circulation, rien à dire. Mais le message d'accueil sur la page web qui s'affiche après connexion au réseau wifi est pour le moins amusante :
Ils s'engagent à satisfaire ... toute volonté que je pourrais exprimer ? Wahou ! ils ne savent pas à quoi ils s'attendent ! Voilà ce qu'on appelle de la satisfaction du client !

A moins qu'il ne s'agisse, plus prosaïquement, d'un manque de sérieux dans le travail ?

H

mercredi 12 octobre 2016

Dénonciations ?

Alors, voilà que l'on demande aux employeurs de dénoncer lequel, parmi les salariés, a commis un excès de vitesse au volant d'un véhicule de société. Et voilà que les employeurs déclarent que ce serait délétère pour l'ambiance, et qu'ils ne peuvent pas, à aucun prix, livrer leurs employés à la police.

Cette approche est étrange. Ces employeurs, ces chefs d'entreprise, passent donc le message que non seulement il est normal de ne pas respecter les limitations de vitesse, mais encore qu'il est normal de ne pas respecter ceux-là même qui sont en charge de faire respecter les règles de notre société.

Ces employeurs, ces chefs d'entreprise, peuvent-ils ensuite s'étonner que leurs employés ne respectent pas non plus les règles internes ?

Autosuggestion ? Aveuglement ?

H

mercredi 5 octobre 2016

Les bras m'en tombent !

Le lecteur qui me connaitrait mal pourrait penser que j'ai une dent contre l'Éducation Nationale : il n'en est rien !

D'abord parce que mon dentiste risque de ne pas trouver la plaisanterie à son goût. Ensuite parce que je suis un produit de l'Éducation Nationale, que je lui ai confié mes enfants, et qu'ils y ont appris moult choses.

Mais là ! La photo est floue - je vous l'accorde. Mon contact au sein de cette administration qui fut qualifiée d'éléphantesque il y a quelques années n'a pas osé traverser la salle pour bénéficier d'une meilleure exposition.

Mais je crois que même s'il était net, ce schéma ne pourrait que contribuer à rendre flou le message véhiculé. Il s'agit de présenter une innovation majeure, que le monde entier va, à n'en pas douter, nous envier bientôt. Je veux parler du nouveau livret scolaire unique du CP à la troisième, cet "écosystème dense." Je rappelle que le mot écosystème se rapporte aux échanges entre des êtres vivants. Le livret scolaire serait-il devenu vivant ? Quel docteur Frankenstein s'est-il vu confier cette mission terrible ?

Sans rire, les gars ! Vous êtes payés pour ça ? Vous dépensez des sous en places de TGV pour que vos collègues viennent applaudir ? Et vous vous étonnez que l'on puisse y trouver matière à raillerie ?

Réveillez-vous ! (*)

H

(*) non, non, aucune allusion subliminale. Juste une injonction.

lundi 3 octobre 2016

Erreur, Monsieur TRICHET, profonde erreur...

Hier 2 octobre, Jean-Claude TRICHET, ancien gouverneur de la Banque de France puis de la Banque Centrale Européenne, la BCE, était invité de France Inter. Il a parlé doctement, il nous a rassurés sur la solidité de la Deutsche Bank (dont on craint ces jours-ci un genre de faillite). Il a commenté la situation de la France et de son industrie. Il a parlé du bitcoin et de sa "blockchain".

C'est en fin d'interview qu'il m'a déçu. En réponse à la question d'une auditrice, il a dit ce qui suit (écoutez le replay, c'est à 1:16:25) "Le patriotisme économique, ça consiste à trouver, dans quelque magasin que ce soit, que le rapport qualité-prix, aux yeux du consommateur, est bon pour les produits français, ou meilleur pour les produits français, que pour les produits des autres pays. Comment est-ce que l'on obtient ça ? On obtient ça à la fois parce que nos ingénieurs doivent être bons, nos ouvriers doivent être excellents, et parce que le cout, le prix qui est affiché est considéré comme un bon prix compte-tenu de la qualité que nous avons. C'est ça, le problème. C'est pour ça que le problème de la compétitivité est absolument essentiel. La compétitivité cout, je l'ai déjà énoncé à plusieurs reprises, et la compétitivité hors cout, c'est à dire la qualité de nos produits."

Monsieur TRICHET, je pense que vous avez tort, sur trois points. Le premier, c'est que le patriotisme économique peut aller - doit aller - jusqu'à accorder un "premium" au produits français. En d'autres termes, le consommateur français doit continuer à acheter, même si le rapport qualité/prix est (légèrement) défavorable au produit français. Ce n'est pas un gaspillage, c'est un investissement dans notre avenir. Comme tous les investissements, il rapportera. Pas directement de l'argent, mais des emplois pour nos enfants, un équilibre de nos comptes sociaux. Bref, ce ne sera pas de l'argent dépensé en vain.

Ensuite, la qualité, c'est bien entendu un élément de compétitivité-cout! Si l'on produit de bons produits du premier coup, évidemment, le cout global des produits conformes va baisser. La qualité ne se limite pas à la valeur que le client trouve dans le produit, mais elle englobe aussi les manières de faire.

Enfin, troisième point, il est facile de demander aux ingénieurs d'être bons et aux ouvriers d'être excellents. Mais quand donc allez-vous demander aux dirigeants d'entreprise d'être, eux aussi, bons ou même, pourquoi pas, excellents ? Quand les entreprises mettent dans leurs poubelles entre 10 et 30 % de leur chiffre d'affaire, simplement parce que les comités de direction prennent de mauvaises décisions (ou ne prennent pas de décisions, ce qui revient presque au même), n'y aurait-il pas là un gigantesque réservoir de compétitivité ?

Quant au journaliste et aux autres invités qui laissent passer de telles énormités sans réagir... no further comment.

H

vendredi 30 septembre 2016

Interopérabilité

J'ai reçu récemment la photo ci-dessous, avec le défi suivant : identifier de quoi il est question. Je me suis pris au jeu.



















Même si je n'avais pas su que mon correspondant est inspecteur de l'éducation nationale, le logo en haut à gauche m'aurait renseigné. Donc, c'est un truc projeté lors d'un congrès, ou une réunion, d'inspecteurs. C'est déjà ça.

La DGESCO : facile, c'est la Direction Générale de l'Enseignement SCOlaire.

Les ENT, ce sont les Espaces Numériques de Travail.

La DNE : je sèche. Même le Site Internet du Ministère de l'Éducation Nationale, qui dispose pourtant d'une page dédiée aux sigles, sèche (il y en a pourtant pas moins de 91 qui commencent par la lettre D - la preuve en suivant ce lien). On va considérer qu'il s'agit d'une Direction quelconque.

La recherche du mot "transversalité", sur le même site, renvoie sur une page impressionnante, qui contient un lien vers un document de 32 pages, exposant les subtilités du S3IT, ou Schéma Stratégique des Systèmes et Technologies de l'Information et de la communication du Ministère de l'ÉN. Très joli, avec de belles couleurs, mais faisant le bilan en 2013 d'un programme 2011-2013. Quoi qu'il en soit, on apprend que c'est une sacré priorité : "Les priorités retenues dans le S3IT 2013 : neuf axes stratégiques déclinés en 17 programmes pluriannuels pour répondre à trois enjeux majeurs." 17 programmes, 9 axes stratégiques, 3 enjeux : pas étonnant qu'il faille une formation pour que les inspecteurs s'y retrouvent!

Parmi les axes stratégiques, il y a par exemple :

Pilotage-Décisionnel

Le développement des outils d'aide au pilotage et à la décision était déjà reconnu comme une des priorités du précédent schéma [*]. Dans un contexte où les transformations du cadre de gestion et les contraintes budgétaires sont de plus en plus prégnantes, il convient de poursuivre le développement d'un système d'information décisionnel performant répondant aux besoins de réactivité et de prévision.
Le SSID : un programme SI décisionnel en quatre volets pour répondre aux enjeux

* poursuivre la construction d'outils permettant de mesurer le suivi et l'aide au pilotage des dispositifs éducatifs
* concevoir et mettre en œuvre le volet décisionnel de siRHen et consolider les outils existants
* renforcer le pilotage financier au sein du ministère et à tous les niveaux de son organisation, centrale et déconcentrée, en maximisant les potentialités des nouveaux outils
* accroître la vision transversale en croisant différents indicateurs.


[*] Si je lis entre les lignes, et avec une vision déformée et critique : "C'était une priorité, mais comme nous n'avons pas fait assez, c'est donc encore une priorité".
Je crois que c'est le dernier volet qui décroche la palme de mon respect : "accroître la vision transversale en croisant différents indicateurs". Attention au strabisme !

Et je crois aussi que je n'ai pas réussi le défi. Je sais simplement que l'on parle informatique. Il faudra qu'un jour ou l'autre les espaces numériques de travail arrivent à travailler en bonne intelligence avec des programmes qui viendront d'ailleurs. Pour l'instant le DG machin et la DN truc y travaillent. Et on a bon espoir.

Je sais également que celui qui parle d'informatique ne sait pas accorder le féminin. Qu'en pense sa ministre ?

H

mardi 20 septembre 2016

Je crois que j'ai fait une boulette !

Aujourd'hui, j'étais dans un centre de formation dans lequel j'interviens régulièrement. Un des permanents me présente une de ses nouvelles collègues, chargée des formations en management. Quand je lui dis que j'interviens sur les hématiques de la qualité, elle répond "donc, nous n'allons pas travailler ensemble". "Comment ?" m'exclame-je (j'aime beaucoup cette expression) "mais au contraire, la qualité ce n'est que du management. La qualité, c'est la planification, l'organisation, pour bien travailler" (je suis volontiers enthousiaste, quand je défends mon domaine). "On peut en discuter", répond-elle.

Je crains que l'air un peu pincé qu'elle a eu en disant cela ne signifie l'exact contraire. Mais je conserverai cet enthousiasme, je recommencerai mon travail de sape, et un jour, les écoles de management intégreront des modules sur le management avec les outils de la qualité, comme l'approche processus par exemple.

La seule question est : est-ce que ce sera avant, ou après mon départ en retraite ?

H

mardi 6 septembre 2016

Attentes implicites

C'est la rentrée !

La salle de cours du centre de formation dans laquelle j'interviens aujourd'hui a été rénovée pendant les vacances. Un bel écran de projection, plusieurs tableaux blancs, des écrans plats... Du bel équipements, rendant facile le travail de sous-groupes. Et ça a été bien installé : les tableaux sont horizontaux, tous à la même hauteur.

Quoique...

Si on regarde de plus près, à la verticale de chaque trou percé dans le mur en béton, il y a un joli cône de poussière.



Les trous ont été bien faits, les tableaux bien posés, mais le ménage n'a pas été fait après. Ce n'était pourtant pas difficile, ni long. Mais cela n'a pas été fait. Ce n'était probablement pas dans le bon de commande !

Bon de commande ou pas, l'absence de nettoyage suffit à jeter un voile très négatif sur le travail réalisé. L'attente est implicite, évidente pour tout le monde, pas besoin de le spécifier pour attendre que ce soit fait. Tout le monde sait ça, sauf visiblement la personne qui s'est occupée de l'aménagement de cette salle.

Et aussi celle qui a réceptionné les travaux. Deux, cela commence à ressembler à une épidémie.

H

mardi 30 août 2016

Management

Ce matin, sur France Inter (à 7h14, dans "le zoom de la rédaction"), j'ai eu le plaisir d'entendre Emmanuel VASSENEIX, le parton de la Laiterie de Saint-Denis de l'Hôtel. Sous ce nom moins connu que Sodiaal ou Lactalis se trouve une belle entreprise française, laiterie mais aussi producteur et conditionneur de jus et de boissons.

J'avais eu le plaisir de travailler dans les années 1990 avec son père, André VASSENEIX, un dirigeant simple, ouvert, à l'écoute, et surtout avec une vision claire. Emmanuel semble au diapason : peut-on nier l'importance de l'acquis?

J'avais été bluffé à l'époque par une décision prise sur leur site de Varennes-sur-Fouzon. Au lieu de détruire l'ancienne maison du gardien, inoccupée, ils l'avaient transformée en "relais" pour les chauffeurs routiers internationaux : douches, cuisine, télévision satellite, canapé. Tous les problèmes de mécontentement sur les horaires de prise en charge avec les chauffeurs avaient disparu du jour au lendemain. Lorsque l'ISO 9001 demande aujourd'hui de prendre en compte les attentes des parties intéressées, au premier rang desquels les fournisseurs, c'est de cela qu'il s'agit. Attentes non formalisées, non contractualisées, mais bien évidentes. Si on traite humainement son fournisseur, il aura tendance à être beaucoup plus arrangeant sur les aléas du quotidien. Si en revanche on le considère comme un outil, il n'est pas surprenant que les relations soient tendues.

La LSDH, qui collecte 250 millions de litres de lait par an, achète ce lait 310 € la tonne. Ce n'est pas mirobolant, mais c'est plus que Lactalis (qui fait ces jour-ci les unes de la presse) avec son prix d'achat à 271 €/tonne, et qui - en tout cas aujourd'hui - refuse de monter à 300. Les accords sur le prix sont "tripartites", issus de négociations entre le producteur, l'industriel et le distributeur. Les contrats sont donc transparents.

La LSDH travaille avec 380 producteurs, ce qui met l'exploitant laitier moyen à environ 650 000 L/an, ou 1780 L/jour. Ce qui donne des troupeaux moyens de 75 vaches environ. Ce n'est pas énorme, ce n'est pas ridicule. C'est juste une entreprise agissant sur son territoire, de manière responsable.

Précision : LSDH investit, innove, embauche et ... est bénéficiaire.

H

dimanche 28 août 2016

Efficacité

Hier dimanche, ma voiture est tombée en panne sur l'autoroute, Pas d'accident, pas de blessés, il faisait beau... Juste un désagrément. Comme il y a une option "assistance" à mon contrat d'assurance, j'ai passé quelques coups de téléphone, et un camion d'assistance est arrivé. Quelques minutes après, une autre voiture est tombée en panne au même endroit. Comme le contrat d'assurance de la conductrice avait lui aussi une option assistance, elle a fait comme moi.

Les dépanneurs sur l'autoroute sont titulaires d'une concession, ils doivent intervenir dans les 30 minutes. 2 véhicules au même moment au même endroit, la dépanneuse a pris les 2 véhicules et les 5 passagers (au total) en un seul voyage, jusqu'au garage du dépanneur. Efficace, au moindre cout : c'est ce que l'on appelle l'efficience. Rien à dire.

Une fois au garage, il faut organiser la fin du voyage, qui va se faire en taxi. Une trentaine de km pour moi, une quarantaine pour l'autre véhicule. Dans la même direction. Le hasard faisant que nous soyons tous deux chez le même assureur, c'est la même société de taxi qui a été sollicitée. Là encore, nous avons fait taxi commun. Efficacité, au moindre cout. C'est une bonne chose.

En discutant de ces arrangements, l'une des personnes nous a raconté sa propre expérience, qui remonte au mois de juillet dernier. Une réparation sur le circuit d'eau dans son appartement ayant lâché, elle a causé un dégât des eaux dans l'appartement de son voisin du dessous. Les assurances sont faites pour cela, ils rédigent un constat amiable et chacun d'eux envoie sa partie à son assureur. Là encore, ils ont le même assureur. Et c'est la même personne qui va traiter les deux aspects du dossier. Laquelle personne mandate un expert pour la victime, et un expert pour le responsable. Ce sont les vacances, un expert viendra de la ville, on ira chercher l'autre dans le département voisin, à une petite centaine de km de là.

Comment ça, deux experts ? "Mais c'est la règle !" assure l'agent, chez l'assureur. La règle, peut-être, mais là, l'eau coule sur le plancher des toilettes de l'appartement du dessus, et coule du plafond de l'appartement du dessous. La cause est accessible à un non-expert ! "Mais c'est la règle !" La règle, nous voulons bien l'entendre, mais de toutes façons, vous allez payer ? S'il s'agit de limiter le cout, pour que le plombier ne charge pas trop la facture, un expert est suffisant, non ? Il est indépendant, il est expert, si on en prend deux, c'est que l'on met en doute soit leur expertise, soit leur indépendance ? Cela pose un problème, non ?

Non, cela ne pose pas de problème. C'est beaucoup plus simple que cela : si on prend deux experts, c'est que c'est la règle.

Ce qui est certain, c'est que ceux qui écrivent les règles ont oublié la possibilité de faire confiance à ceux qui sont chargés de les faire appliquer. Peut-être parce qu'ils ne leur font réellement pas confiance. Nous serions alors dans une situation dont je parle souvent ici : la mise en place d'un arsenal de procédures alors que l'on n'a pas réfléchi au système mis en place, ni aux buts du système. Et c'est une responsabilité de la direction de cet assureur mutualiste.

Ce qui est certain aussi, c'est que ces couts de non-qualité impactent directement le montant des primes d'assurance que nous payons...

H

dimanche 21 août 2016

Compétence (encore et toujours)

Je parle régulièrement de l'indispensable compétence dont doivent faire preuve les pilotes de processus. Et l'on sait que ce n'est pas toujours le cas : il arrive que des pilotes ne possèdent qu'une partie de la compétence nécessaire. Et leurs actions ne sont alors pas toujours optimales.
Là, par exemple, ce pilote avait probablement en tête la largeur de la voiture qu'il conduit habituellement. Et qui doit être une Fiat Punto, ou ce genre-là, un poil moins large que la voiture de papa.

Lequel va faire la tête, à n'en point douter.

Si toutes les erreurs de pilotes incompétents pouvaient avoir une visibilité aussi grande, nul doute que l'on réfléchirait à deux fois avant de confier des responsabilités à qui que ce soit.

H

(photo prise à Nantes, en ce mois d'août 2016)

mardi 26 juillet 2016

Nausée

L'enthousiasme n'aura pas duré bien longtemps. Eux aussi, ils l'ont fait. Assassiner un prêtre âgé est d'une lâcheté indicible. Qui peut y voir de la bravoure ? Quels chefs peuvent-ils s'enorgueillir de telles abjections ? Quand de grands gaillards, incapables de créer, détruisent plus faibles qu'eux, je pense que tous les Dieux des divers paradis se réunissent pour se désespérer.

Je rends bien sur hommage aux victimes de Saint-Étienne du Rouvray, et m'associe à la peine de leur famille et de leurs proches.


H

lundi 25 juillet 2016

Ils l'ont fait !

Avec les nouvelles que les radios nous jettent au visage, heure après heure, depuis quelques semaines, j'étais un peu désespéré du genre humain. Les barbares sèment la désolation derrière eux, nos élites (ou prétendues telles) y voient une opportunité pour faire parler d'elles, et profitent de chaque micro, de chaque objectif pour s'enfoncer dans l'abjection - rien de réjouissant.

Mais là, ce matin, c'est l'enthousiasme. Bertrand Piccard s'est posé à Abu Dhabi la nuit dernière, aux commandes de Solar Impulse 2, cet avion électrique non nucléaire qui vide la nuit les batteries que le soleil a rechargées le jour.


En 1927, Charles Lindbergh a construit un avion difficile à piloter (pas de vitre à l'avant, les seules ouvertures étaient des hublots sous l'aile, à l'arrière des roues - pour décoller, passe encore, mais pour atterrir, pour s'aligner sur l'axe de piste ?) pour traverser l'Atlantique et remporter un prix de 25 000 $. Le premier véritable vol des frères Wright ne datait que de 1903...

Ce tour du monde, avec traversées des 2 océans, qu'ont accompli les équipes de Solar Impulse 2 est à mon avis du même niveau. Je suis heureux d'avoir vu ça depuis mon fauteuil, grâce à la technique moderne.

Merci à vous !

H

mardi 28 juin 2016

Autopromo - bis

Encore un petit moment de satisfaction nombriliste : voici un petit article sur la revue de direction, que j'ai publié dans la revue Biologiste Infos.

Laboratoires comme industrie, c'est un moment souvent perdu !

H

dimanche 12 juin 2016

C'est beau, les convictions !

Dans les blogs et les forums sur Internet, on lit de très nombreuses opinions. Pas toujours reluisantes, souvent ineptes, vulgaires, méchantes. Mais là, j'en ai trouvé une qui m'a fait sourire.

Je vous ai parlé de la vente possible / probable / prochaine ? de l'école qui m'a formé aux Qataris propriétaires du PSG. Le commentaire de ce lecteur est plein d'indignation : "J'ai honte pour la France !" écrit-il, en ajoutant "Pays des droits de l'homme vendu à ses monarchies moyenageuse !".

Je vais faire l'impasse sur l'orthographe approximative, pour m'intéresser à l'avatar du bonhomme. J'ai cliqué dessus et j'ai vu ceci (j'ai anonymisé les infos) :


J'ai l'impression que, dans son esprit, les "monarchies moyenâgeuses" ne sont pas si détestables que cela, puisqu'il consacre au moins une partie de ses loisirs à se plonger dans ce qui ressemble à un semblant de nostalgie vaguement guerrière...

Certaines personnes n'ont pas de filtre !

H

samedi 11 juin 2016

Le saviez vous ?

On trouve des tas de trucs intéressants sur Internet.
Et puis des erreurs aussi. Ce n'est pas une grande nouveauté que je vous livre là - tout le monde est au courant. Une question que je me pose, c'est de savoir si l'erreur est volontaire ou non. On se souvient (les plus anciens se souviennent) du secrétaire général de la CGT, le sympathique Henri Krasucki, s'emmêlant les pinceaux entre anciens et nouveaux Francs. À l'évidence, l'erreur est involontaire. Mais parfois, on vise la désinformation.

Le cas du site Internet Gerbeaud.com est intéressant. Édité par une SARL ayant un seul salarié qui atteint un CA dépassant les 100 000 €, on y trouve des conseils de jardinage; il contient en particulier une page consacrée au désherbage manuel, sur laquelle on trouve l'encadré suivant :
Le saviez-vous ?

1 seul gramme de la substance active d’un pesticide suffit pour rendre impropre à la consommation 10 000 m³ d'eau soit l’équivalent de 3 piscines olympiques, ou encore la consommation de 50 foyers de 4 personnes pendant un an !

1 gramme de pesticide suffit à polluer un ruisseau d’un mètre de large et un mètre de profondeur sur 10 km.


Les chiffres sont impressionnants, inquiétants, même. Mais à y regarder de plus près...

"Un gramme de la substance active d'un pesticide" sous-entend que tous les pesticides sont identiques. C'est à l'évidence une affirmation fantaisiste - puisque le même site recommande d'utiliser le savon noir. Si le savon noir est actif, c'est ... qu'il possède une substance active ! Mais celle-là ne poserait aucun problème ?

"rendre impropre à la consommation" implique que la définition de ce qui est propre ou impropre à la consommation soit partagée. C'est là encore difficile à garantir - ne serait-ce que parce que les différentes autorités de réglementation (Organisation Mondiale de la Santé, Union Européenne, Administration Américaine de l'alimentation et du médicament pour n'en citer que trois) ne sont pas d'accord entre elles. On peut même rajouter une couche de confusion en faisant remarquer que certaines associations écologistes demandent à revoir (à la baisse) les quantités maximum autorisées aujourd'hui.

À présent, voyons les calculs:
le site du Centre d'Information sur l'eau nous dit qu'un foyer de 4 personne consomme 150 m3 d'eau par an. Pour arriver à 10 000 m3, il faut 10000/150 = 66,7 foyers. En n'en comptant que 50, l'auteur fait une petite approximation, par défaut pour sa démonstration - rien à dire.

Uns piscine olympique mesure 50 m x 25 m x 2 m de profondeur au minimum, et 3 m recommandés. Une piscine olympique mesure donc entre 2500 et 3750 m3, et il faut entre 2,6 et 4 piscines olympique pour contenir 10 000 m3 - toujours rien à redire.

Ensuite, j'ai été regarder la directive européenne 98/83/CE, relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine. On y liste un certain nombre de matières, avec des limites maximum admissibles. Pour chaque pesticide, on est par exemple à 0,1 µg/L. Cela fait 0,1 mg/1000 L, ou 0,1 g pour 1000 m3, ou 1 gramme pour 10 000 m3. Donc, oui, un gramme de substance active peut en effet poser des problèmes importants. Mais allons plus loin.

Je suis allé chercher une molécule bien toxique, pour laquelle la limite est de 0,01 µg/L, il s'agit du benzo(a)pyrène. Cancérogène reconnu, produit par la combustion incomplète du bois, du charbon de bois (c'est à cause de lui qu'il faut limiter la consommation de grillades), du diesel, ou ... de la cigarette.

0,01 µg/L, c'est 10 ng/L (une cigarette peut en générer jusqu'à 5 fois plus), ou 10 µg/1000 L, ou 10 mg/1000 m3, ou 1 g/100 000 m3. 1 g de benzo pyrène rend impropre à la consommation CENT MILLE MÈTRES CUBES d'eau potable. Là, on peut dire que c'est un produit super toxique, Dix fois pire que les substances actives des "pesticides"

Que penser alors de ceux qui recommandent d'utiliser une décoction de mégots de cigarettes, pour protéger leurs plantes des fourmis ou des pucerons ?

H

jeudi 9 juin 2016

Ah mon beau château

Ce blog ne draine pas une audience folle, mais je vais profiter de votre passage pour vous demander de faire un geste en faveur de "mon" école, l'Institut National Agronomique Paris-Grignon (qui s'appelle aujourd'hui Agro ParisTech)

Le magnifique domaine de Thiverval-Grignon, dans lequel se trouve le château ci-contre, est en passe d'être vendu au Paris Saint Germain, le club de foot. Je n'ai rien contre le club en question (rien pour non plus, je dois le reconnaître, comme d'ailleurs l'ensemble du football professionnel), mais je serais désolé de voir le reste des installations, musée, arboretum, sortis du monde de la recherche et de l'enseignement.

J'accepte l'idée que l’État ait besoin de récupérer des sous, et que pour cela il doive vendre des actifs. Mais de grâce, trouvons un projet qui valorise les acquis du lieu...

Et donc, merci de signer la pétition.

H

lundi 6 juin 2016

Où va-t-on ?

J'ai reçu un courriel en début d'après-midi. Un organisme de formation ayant pignon sur rue (il y en a un certain nombre) me demandait s'il me serait possible d'organiser et de dispenser un module de formation à la Norme ISO 17025 (celle qui traite de la compétence des laboratoires d'étalonnage et d'essais). Le client final est une entreprise fort connue, dont certains produits comportent des fonctions de sécurité. Rien d'étonnant à ce que leur(s) laboratoire(s) soient accrédités par le Cofrac.

Ce qui est plus étonnant c'est que cette demande (je me répète, reçue aujourd'hui 6 juin 2016) devait être honorée avant lundi prochain, 13 juin. Pourquoi ce délai aussi serré ? Parce que l'évaluation du laboratoire est planifiée pour le mardi 14, et que le formation doit avoir lieu avant.

Heureusement pour moi, mon agenda est plein à craquer, et je ne peux pas réaliser cette action. Mais même sans cela, je crois que j'aurais décliné. Organiser en catastrophe une formation pour le personnel du laboratoire, cela ressemble trop à la course à l’échalote d'un responsable qui ne souhaite qu'obtenir un papier tamponné (l'attestation de présence à la formation) - et certainement pas la compétence de ses salariés.

Quand donc les managers accepteront-ils l'idée que pour bien faire son travail, c'est à dire pour contribuer efficacement à la création de valeur, il faut des compétences réelles. Et que celles-ci ne peuvent en aucun cas s'obtenir la veille de la visite des évaluateurs ?

Plus ça va, et plus le monde qui m'entoure me semble marcher sur la tête.

H

dimanche 29 mai 2016

Éligobiotiques

Je partage une vidéo parue il y a 2 mois, que j'avais ratée, et sur un sujet dont j'ai bien l'impression que la presse l'a largement ignoré. Il s'agit des éligobiotiques, antibiotiques hautement spécifiques en cours de développement à l'Institut Pasteur.


Le concept semble prometteur, et ce nouvel outil de soin, qui pourrait aider à la résolution du très sérieux problème des bactéries infectieuses multi-résistantes, une avancée significative.




Pour voir la vidéo, cliquez ici.

Au passage : les budgets de la recherche sont IN-DIS-PEN-SABLES ! Les réduire : n'y pensez même pas !

H

vendredi 27 mai 2016

Un étudiant courageux

Il se trouve que je donne des cours à des étudiants en Licence Professionnelle "Maintenance" en alternance. Je leur ai demandé de travailler, en groupes de 2 ou 3, sur des outils d'amélioration continue. L'un des groupes a choisi le SMED.

Pour les non-initiés, le SMED (pour Single-Minute Exchange of Die) est une démarche visant à réduire les temps de changements d'outils, ou de formats, à une durée se comptant en "single-minute, ou un nombre de minutes inférieur à 10.. En pratique, il s'agit de diminuer de manière significative les durées de changement. Les rois du SMED sont les écuries de Formule 1, qui changent 4 roues d'une voiture en moins de 5 secondes. Dans l'industrie pharmaceutique, si l'on passe d'une ligne de synthèse à une nouvelle configuration en moins de 2 semaines, alors qu'il fallait 23 jours auparavant, on pourra tout de même dire que l'on a fait du SMED.

Comme le groupe souhaitait apporter plus que des éléments récupérés sur le Net, l'un des étudiants a demandé à son tuteur d'entreprise l'autorisation d'entamer un projet SMED réel. L'ayant obtenu, il a choisi de travailler sur une machine d'usinage, la machine en question étant saturée. Toute minute gagnée sur les changements d'outils est donc une minute de production vendable libérée.

Avec une approche très simple (et même, à la limite du simpliste - mais ce n'est pas un reproche, il s'est lancé seul), et un temps limité, il a réussi à récupérer 15 minutes productives sur les 25 minutes de changement initiales.

Il y a environ 6 changements par jour, soit 1 h 30 de récupérées chaque jour (production en 2 x 8). La machine génère 4000 € de chiffre d'affaires par heure.

Cet étudiant, de sa propre initiative, en travaillant sur une seule machine, vient de faire gagner 6000 € par jour à son entreprise.

Je ne sais pas ce que je ferai au prochain qui me répètera que la compétitivité des entreprise ne peut passer que par la diminution des charges salariales, ou par la limitation par la loi du montant des indemnités en cas de licenciement abusif.

Il y a des jours où je me dis que je devrais faire de la politique...

H

mercredi 25 mai 2016

Suivi fournisseurs

Le graphique ci-dessous provient du service achats d'une PME. On y voit la performance des fournisseurs en matière de respect du délai de livraison.
Sur les premiers mois, les données restaient dans l'entreprise. La responsable des achats constatait une performance moyenne assez médiocre. Et brutalement, la situation s'améliore; les réceptions accusant 15 jours de retard ou plus ont quasiment disparu.

Que s'est-il donc passé ? Rien - ou presque. Les fournisseurs ont commencé à recevoir un courriel, avec leur performance. Et les réactions ont été très similaires : "Ah, mais nous ne savions pas que nous n'étions pas bons", "Oh, mais dorénavant nous allons faire attention", "Nous allons regarder à quoi nous nous engageons avant d'accepter la commande", "Nous allons vous appeler et faire une livraison partielle si nous rencontrons des difficultés", etc.

Communiquez avec vos fournisseurs. Pas besoin de réclamer, de menacer, de se fâcher. Montrez que vous prêtez attention à un critère, et parlez-en. Le fournisseur n'ayant jamais intérêt à mécontenter un client, il va agir.

J'ai trouvé le graphe si parlant que je n'ai pu m'empêcher de vous le montrer.

H

vendredi 6 mai 2016

Paradigme

Vendredi matin (6 mai 2016), sur France Inter. Le débat économique porte sur la rémunération des patrons du CAC 40. 4 millions d'euros en moyenne chaque année, soit 170 ans de SMIC. Est-ce plus ou moins justifié que les 15 millions d'euros touché par tel ou tel footballeur ? Bref, les banalités habituelles dans un débat qui ne fait pas beaucoup avancer la réflexion.

Sauf qu'à un moment, on parle des pays qui limitent, et de la France, qui a fixé comme rémunération maximum la somme de 450 000 € annuels pour les entreprises publiques. Et là, j'ai la surprise d'entendre, de la bouche de Dominique SEUX (directeur délégué du quotidien Les Échos, l'un des "débatteurs" attitrés) l'énormité suivante (je cite) : "Avec pour résultat, c'est que ceux qui vont à la tête de ce type d'entreprises publiques, par exemple EDF, ont déjà fait leur fortune avant. Voilà, bon !"

Pourquoi énormité ? Pour deux raisons :
* D'abord parce que que l'expression "ceux qui vont dans ce type d'entreprises" pourrait laisser supposer qu'ils y vont à reculons, sans motivation. Et c'est extrêmement choquant. Quand on est appelé par le gouvernement à la tête d'une entreprise publique, on va faire son travail avec enthousiasme - ou on laisse sa place.
* Ensuite et surtout parce qu'il semblerait inéluctable que les chefs des grandes entreprises n'ont comme seule moteur que le désir de faire fortune. "Voilà, bon !" Pour accepter de ne gagner "que" 450 000 euros par an (soit tout de même 37 500 euros par mois - je n'ai jamais gagné autant), il faudrait donc nécessairement "avoir fait [sa] fortune avant". Je le répète c'est très choquant.

Mais d'où tirez-vous, cher Monsieur SEUX, que l'aptitude à diriger les grandes entreprises est définitivement liée à la cupidité ?

Et comment se fait-il que, dans le studio, telle représentation ne fait bondir personne ?

H

jeudi 28 avril 2016

35 heures, RTT, vacances, le mercredi des enfants...

Depuis plusieurs années, il devient difficile de planifier des interventions en entreprise. Il faut penser aux vacances, aux vendredi de RTT, au lundi de retour de RTT...

Aujourd'hui, le cap est franchi : un client institutionnel me demande officiellement de caler les interventions les mardi ou jeudi - hors vacances scolaires, cela va sans dire.

Si je ne travaille plus que 2 jours par semaine, contenter tout le monde va être de plus en plus difficile...

D'un autre côté, je vais faire des envieux!

H

jeudi 21 avril 2016

Autopromo

Une fois en passant : je vous invite à lire un article que j'ai écrit pour biologiste-infos (une des revues des pharmaciens et médecins biologistes), sur l'audit qualité. J'y parle de l'audit interne, et de ce qu'on en fait aujourd'hui et de ce qu'on pourrait en faire.

Tout s'applique aux entreprises hors biologie, naturellement - et malheureusement (*)

H

(*) malheureusement, parce que cela multiplie les raisons de se lamenter !

mardi 22 mars 2016

Sidération (encore)

J'ai le sentiment de me répéter, comme s'il s'agissait d'un cauchemar récurrent.

Madrid en 2004, Londres en 2005, Sousse et Paris l'an dernier, Grand Bassam (pas loin d'Abidjan) il y a quelques jours, Bruxelles aujourd'hui. Partout les mêmes lâchetés d'anciens délinquants qui s'inventent un idéal explosif et qui, faute de pouvoir se grandir en créant, rabaissent l'autre en le détruisant.

Je ne suis pas d'un naturel pessimiste, mais là, j'ai mal à l'âme.

H

jeudi 10 mars 2016

L'énorme facture (suite)

Sur le site web de l'Afnor, la version "draft" de cette ISO 13485 est toujours en vente, au prix de 157 € HT. Et on peut encore faire l'erreur d'acheter ... le mauvais fichier pdf, puisque la version 2016 est rejetée tout en bas de la liste.

J'imagine que c'est *très* rageant !

H

mercredi 9 mars 2016

L'énorme facture

La Norme ISO 13485 a fait peau neuve, elle vient d'être publiée en français, par l'Afnor.

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, elle encadre les systèmes de management de la qualité des entreprises qui fabriquent des dispositifs médicaux. Pour résumer, il est en effet généralement plus facile de justifier de l'apposition du marquage CE sur les produits une fois la certification obtenue.

La version qui avait cours jusqu'ici, bien que datée de 2012, remplaçant la version de 2008, datait en réalité de 2003. Les modifications ne touchaient que les annexes faisant le lien avec les directives européennes. Cela n’empêchait pas de présenter le document comme une nouvelle version à part entière.

J'ai acheté mon exemplaire hier. 165 euros HT, 174,07 euros TTC...

J'en ai profité pour télécharger une étude de janvier 2016, sur l'impact économique des normes. On y lit que les entreprises qui utilisent les normes voient leur croissance dépasser celle de la moyenne des entreprises de leur secteur. Dans certaines branches, cela va même de 1 à 10 (5% vs 0,5% dans l'édition - chiffres 2013).

L'utilisation de normes volontaires rapporterait ainsi, chaque année, 15 milliards d'euros à l'économie française. C'est colossal - énorme (désolé pour le jeu de mots approximatif). Et donc, la Nation dans son ensemble bénéficierait aussi de l'utilisation de normes. Donc il conviendrait que les dites normes soient facilement accessibles. C'est à dire moins chères.

Mais pourquoi le Ministère de l'économie ne prend-il pas le budget de l'Afnor en charge, de manière à rendre le cout des normes accessible au plus grand nombre ? C'est ainsi que les choses se passent en Inde, où les normes sont vendues environ 10 dollars américains pièce. Le gouvernement a décidé qu'il en allait de la compétitivité du pays, et que ce serait dorénavant la règle. Et ça marche.

Ou alors, on espère qu'une diminution des charges sur les bas salaires aura le même effet.

H.

lundi 29 février 2016

Fukushima

On a appris aujourd'hui qu'il y aurait un procès Fukushima. Les autorités japonaises, 5 ans après l'accident - la catastrophe - de l'usine TEPCO, vont rechercher des coupables.
Cette décision, si elle a un peu tardé, n'est pas totalement surprenante.

Dès juillet 2012, un peu plus d'un an après l'accident, une commission officielle, composée d'universitaires, d'un journaliste, de juristes, présidée par un médecin a rendu un rapport dans lequel la première conclusion est la suivante :

A “manmade” disaster
The TEPCO Fukushima Nuclear Power Plant accident was the result of collusion
between the government, the regulators and TEPCO, and the lack of governance by said
parties. They effectively betrayed the nation’s right to be safe from nuclear accidents.
Therefore, we conclude that the accident was clearly “manmade.” We believe that the root causes were the organizational and regulatory systems that supported faulty rationales for decisions and actions, rather than issues relating to the competency of any specific individual.


Je traduis :
Un désastre "créé par l'homme"
L'accident de la centrale nucléaire TEPCO de Fukushima fut le résultat de la collusion entre le gouvernement, l'autorité de régulation et TEPCO, et du manque de gouvernance par les dites parties. Elles ont effectivement trahi le droit de la nation à être prémunie des accidents nucléaires. Aussi, nous concluons que l'accident fut clairement "causé par l'homme". Nous croyons que les causes racines furent les systèmes organisationnels et réglementaires qui ont permis des raisonnements erronés pour les décisions et les actions, plutôt que des problèmes liés à la compétence de tel ou tel individu.


J'aimerais lire des affirmations aussi tranchées dans des rapports chez nous.

H

samedi 20 février 2016

Compétence (bis)

Je ne suis pas rapide pour mettre à jour ce blog, mais je me dois de faire une mise à jour sur le post précédent. La personne qui installe les rouleaux d'essuie-mains n'est pas formée, mais elle fait des efforts. Lundi dernier, au même endroit, les rouleaux avaient été installés d'une manière différente. Malheureusement, toujours inappropriée.

Le tissu étant bloqué, les utilisateurs ont brutalisé le système, ce qui a amené d'une part un rouleau de tissu déchiré, et d'autre part un dérouleur endommagé. Et je ne parle pas des sentiments de la pauvre dame (je le sais, je l'ai croisée, le premier soir, avant de savoir que c'était son premier soir) qui ne pourra que constater que l'abandon dont elle est victime de la part de son employeur a des répercussions néfastes chez le client, en plus de la fierté à laquelle ne peut pas prétendre.

Quel gâchis !

H

vendredi 12 février 2016

Compétence ...

vu ce jour :

A l'évidence, la personne qui a installé les rouleaux d'essuie-mains ne savait pas comment procéder. Le soir venu, lorsqu'elle contemplera le désastre, elle ne pourra que se sentir mal à l'aise.

La sous-traitance des activités de nettoyage auprès d'entreprises qui font valser leurs salariés au gré des contrats conduit à ce genre de situations. Il faut une personne tel jour à telle heure à tel endroit. On la trouve et on l'envoie. Nul besoin de perdre du temps à lui donner un minimum de formation : faire le ménage, après tout, c'est à la portée du premier (de la première) venu(e). Non ? Cela pourrait-être un vrai métier ?

Bien entendu, c'est un métier, un vrai métier ! Comment peut-on laisser un salarié, qui prend un poste solitaire, en fin de journée, dans des locaux vides, en lui interdisant d'avoir confiance en lui ? Comment ignorer qu'il est désastreux de savoir que l'on a mal travaillé, et que personne ne peut vous aider à bien travailler ?

Quand donc les employeurs comprendront-ils que la peur éprouvée par les salariés, alliée à l'impossibilité d'être fier de son travail, sont deux des plus pernicieuses maladies des entreprises ? W. Edwards DEMING en parlait pourtant il y a plus de 30 ans .

La compétence devrait commencer en haut de la pyramide hiérarchique...

H

jeudi 11 février 2016

Je suis un grand naïf

Je suis également un grand rêveur. Je lis des romans, et je rêve. J'écoute la radio, et je rêve. Je rêve aussi d'un monde dans lequel l'organisation de l'État serait logique, claire, simple. Un monde géré simplement - et efficacement. En d'autres termes : un monde dans lequel les principes de base du management de la qualité seraient appliqués de manière naturelle.

Aujourd'hui, il y a eu un remaniement ministériel. J'ai encore rêvé de voir apparaître spontanément des ministères qui seraient autant de processus, ajoutant de la valeur en transformant des "éléments d'entrée" en "éléments de sortie". Ces processus seraient pilotés par des ministres. Comme se seraient des pilotes, on les reconnaitrait à leurs attributs intangibles : compétence, autorité, moyens.

J'imagine que tous les ministres sont compétents. Je veux croire aussi qu'ils disposent réellement de l'autorité. Mais pour certains, j'ai du mal à croire qu'ils disposent des moyens. Le (la) ministre du travail, par exemple, n'a pas les moyens d'embaucher, ce qui ferait baisser le nombre de chômeurs. On le (la) rend comptable des chiffres du chômage, mais sans possibilité d'agir (on nous répète que seuls les entrepreneurs peuvent créer de l'emploi, que l'emploi public est une abomination), on ne peut que constater le résultat. Que les résultats montent ou baissent, le (la) ministre n'y est pour rien. Triste à dire, mais ce n'est que la réalité.

Mais ça, on le sait depuis longtemps. Aujourd'hui une nouvelle marche a été franchie. Un (une) secrétaire d'état à la biodiversité... J'avoue mon total désarroi. De quels outils le (la) ministre peut-il (elle) disposer pour faire évoluer, dans un sens ou dans un autre, la biodiversité ? Et de quelle autorité pourra-t-il (elle) user pour obtenir des actes de la part des autres pilotes capables de faire bouger les indicateurs (agriculture, aménagement du territoire, transports notamment) ? Mystère !

Un motif d'espoir toutefois : nous avons des politiques créatifs. Peut-être cette créativité sera-t-elle un jour mieux exploitée !

H

PS : je ne trouve pas l'angle humoristique pour aborder le cas du ministère de la famille, de la jeunesse et des droits des femmes. Une telle caricature me laisse pantois...

dimanche 31 janvier 2016

Le Code du Travail, ses évolutions possibles et les blocages annoncés.

Le Gouvernement a rendu public le rapport du Comité Badinter, chargé de définir les principes essentiels du droit du travail. J'invite ici chacun à lire ces 5 pages (le rapport en compte 12 au total, avec le titre, la page de garde, l'introduction, etc.) Comme l'écrit Robert Badinter : "L'énoncé des principes gagne à la concision."

Les 61 principes énoncés semblent relever du bon sens, mais comme ils ne font que décrire la situation actuelle, nous sommes probablement conditionnés à les considérer comme naturels. Aucun chiffre, tout est renvoyé à la Loi (congés, durée du travail, repos, etc.)

Nous sommes ici en présence de l'idéal de la documentation d'un système de management : un Manuel qui ne reprend que les principes essentiels, qui vont rester immuables, et des modes opératoires, ou des listes, gérés par des comités ad-hoc, qui pourront évoluer au gré du contexte. Je tire très respectueusement mon chapeau devant la précision de ce résultat.

Je m'étonne aujourd'hui des réactions agressives que l'on lit un peu partout, sur les "objectifs cachés" ou les "non-dits", ou encore sur ce que ces principes "ne disent pas". Car enfin, si un très grand nombre de personnes s'accordent pour déclarer que l'actuel Code du Travail est trop volumineux, ces mêmes personnes devraient se féliciter qu'on ait pu trouver une manière si élégante de résumer Mais que manque-t-il donc ? Pourquoi aller chercher des non-dits, des objectifs cachés, des pensées secrètes, sinon parce que la défiance fait le socle des relations entre les partenaires sociaux, employeurs et syndicats ?

J'ai déjà abordé la simplification de la partie réglementaire du Code du Travail, laquelle n'a d'autre vocation que de contraindre les actions dictées par un manque évident de la plus rudimentaire éthique. Et là, à peine envisage-t-on de recommencer sur des bases plus saines, que l'on redémarre aussitôt la même moulinette, qui va conduire à la même inflation rédactionnelle.

J'échangeais il y a peu avec un ami, travailleur français émigré au Canada, qui me disait s'étonner que la France soit absolument impossible à faire évoluer. "Au Canada, me disait-il, le Code du Travail est minimaliste, mais les syndicats sont puissants, ce qui fait que les accords de branche, ou d'entreprise, sont tout à fait acceptables. Mais ces syndicats puissants utilisent les cotisations des adhérents pour investir dans des start-up. Je suis moi-même actionnaire, via mon syndicat, d'entreprises qui créent des emplois. C'est ça aussi, la mission des syndicats. Et le fait, pour un syndicat, d'être gestionnaire d'entreprises sur le marché concurrentiel, le rend plus avisé lors des négociations avec les employeurs."

On pourrait en effet commencer par là.

H

lundi 18 janvier 2016

Richesse et consternation

Je suis allé trop vite ce matin. Et je me suis emmêlé les pinceaux. J'ai donc édité le message, et fait des modifications...

Selon l'ONG britannique OXFAM, 1% des terriens possèdent autant que les 99% restant. Nous sommes aujourd'hui 7,3 milliards d'humains (si j'en crois le site populationmondiale.com/). C'est à dire que 73 millions de personnes sont aussi riches que les 7,227 milliards qui restent. 73 millions de personnes, cela représente, au choix : les populations réunies de la France (67 millions) et du Liban (6 millions), ou celles de l'Océanie (Australie et Nouvelle-Zélande comprises - 38,3 millions), du Népal (28,9 millions), de la Lituanie (3,5 millions), de la Macédoine (2,1 millions) et du Vanuatu (0,2 millions) réunies.
Par comparaison, 7,227 milliards, ce sont ... tous les autres pays! La Chine (1373 millions), l'Inde (1250 millions), la totalité de l'Afrique (1154 millions), les 2 Amériques, l'Europe...

L'écart est déjà énorme. Mais le pire est à venir. Parmi ces 73 millions de riches, il s'en compte 62 (soixante-deux - la salle d'une brasserie de taille moyenne, une voiture de TGV, un peu plus d'un autocar !) qui se partagent la moitié des richesses. 62 personnes, sur 7,35 milliards, cela représente 0,00000084%. Zéro virgule zéro zéro zéro zéro zéro zéro huit pour cent. Qui sont aussi riches que plus de trois milliards et demi de leurs frères, soit 50% de la population de notre planète..

Je parle souvent de la recherche des optimums globaux, ceux qui nous apportent le plus, et qui se font toujours au détriment des optimums locaux. Qui peut soutenir qu'un tel écart dans le partage des richesses est justifié ? Et dès lors, qui peut ne pas comprendre que cette situation ne peut être porteuse que de violence, de destructions, de souffrances ?

Quand donc procèdera-t-on à l'analyse de risques, et quand donc prendrons-nous les mesures qui s'imposent ? Je ne parle pas de révolution et de contrainte. Je parle de décision spontanée, intelligente et prévoyante.

H

jeudi 7 janvier 2016

L'optimum global

une fois n'est pas coutume, c'est aux pages saumon du Figaro du mardi 5 janvier 2016 que je dois mon inspiration du moment. Il y est annoncé que Takata pourrait être racheté par ses clients...

Takata est un équipementier automobile japonais, fabricant notamment des ceintures de sécurité, des airbags, des sièges enfants, des volants. C'est une grosse entreprise, présente sur tous les continents, avec plus de 58 000 salariés. Entre mars et septembre, son CA s'est élevé à 282 millions d'euros, avec une marge brute de 46 millions d'euros. (voir le rapport financier.) C'est Takata qui, le premier, a construit une installation dédiée aux crash-tests, afin d'étudier en situation réelle le comportement de ses ceintures de sécurité.

En 1993, 8 428 402 véhicules Honda, Toyota, Mazda, Isuzu, mais aussi Dodge ou Ford sont rappelés aux États-Unis, pour cause de dysfonctionnement de ceintures de sécurité fabriquées par Takata.

Entre 2013 et 2015, ce sont une cinquantaine de millions de véhicules qui sont rappelés, à la suite de dysfonctionnements graves des airbags (déclenchement inopiné, ou projection d'éclats métalliques ayant blessé plus ou moins gravement les victimes). On compte même 8 décès imputables au système de déclenchement. Les amendes infligées au constructeur (70 millions de dollars US, en novembre 2015) ont conduit Honda, client historique, à rompre le contrat. Comme Honda représente 40% des ventes de Takata, la faillite est annoncée.

La grande nouvelle de ce début d'année, c'est que les autres constructeurs ont (ou auraient) décidé d'investir dans leur fournisseur, et de le sauver. Le cas s'était produit en 2012, quand l'Innovation Network Corporation of Japan (qui regroupe des fonds publics, mais aussi en provenance de Hitachi, Toshiba, Panasonic et autres entreprises japonaises) avait massivement investi dans Renesas Electronics, fabricant de semi-conducteurs en difficultés.

Je ne peux qu'applaudir à la décision de clients, œuvrant à sauver leur fournisseur. C'est l'essence même des partenariats, et c'est une bonne compréhension de l'intérêt commun. Un client peut avoir envie de faire baisser ses couts d'achats, donc d'acheter moins cher. Mais un client a tout de même besoin de son fournisseur! Il est donc normal de faire ce qu'il faut pour le maintenir en vie.

J'aimerais que des exemples similaires voient le jour en France, ou au moins en Europe, que des clients (concurrents entre eux) s'associent pour maintenir à flot un fournisseur.

Ils y trouveraient leur avantage (changer de fournisseur d'airbags prend du temps, donc coute de l'argent), mais surtout, la collectivité y trouverait un avantage énorme, car on conserve dans le tissu industriel des compétences qui autrement auraient disparu.

Un des aspects du miracle japonais, c'est peut-être bien cela, la recherche d'un optimum global, au niveau national...

H

dimanche 3 janvier 2016

Bonne année

Je vous souhaite à tous une bonne année 2016

J'espère seulement que cette colombe trouvera un coin de planète pas trop éloignée de vous, où se poser. Notre monde a bien besoin de paix et de sérénité.

En guise d'étrennes, je vous invite à aller consulter la page que je consacre à la nouvelle version de l'ISO 9001.

Les modifications sont nombreuses, et vont dans le bon sens. Un motif pour espérer !

H