lundi 21 octobre 2013

Le choeur des vierges...

Ainsi, nos politiques découvriraient-ils, horrifiés, que nos alliés étasuniens ont des comportements fort peu éthiques, et nous espionneraient ? Grande nouvelle, en vérité !

Enseignant en école d'ingénieurs, j'ai eu l'occasion d'assister il y a 4 ou 5 ans, à une conférence donnée par un fonctionnaire de police, de la DCRI (Direction Centrale du Renseignement Intérieur). Cet officier venait régulièrement sensibiliser les élèves (mais il le faisait aussi, nous avait-il dit, pour des cadres d'entreprises) aux diverses formes que peut prendre l'espionnage. Il avait expliqué pourquoi, lorsqu'on se rend aux USA, il faut voyager avec un ordinateur totalement vide (le système d'exploitation + la suite bureautique de son choix), sous peine de voir le contenu recopié lors de "vérifications" aléatoires. Il nous avait expliqué pourquoi il est irresponsable d'utiliser un téléphone de la marque "Mûre" (la "Baie" (berry) "Noire" (black) des anglophones), simplement parce que tous les messages transitent systématiquement par un serveur au Canada, serveur semble-t-il ouvert à tous les vents. Il avait même ironisé sur le fait que les services de sécurité de la Maison Blanche avaient du fabriquer un téléphone avec toutes les fonctionnalités du modèle en question, mais ne passant pas par le réseau classique, parce que le président Obama, nouvellement élu, ne voulait pas abandonner le sien.

Quand je lui avais fait remarquer que j'avais rencontré quelques jours auparavant un cadre supérieur d'Oséo (la banque publique qui prête aux PME innovantes) muni d'un téléphone de cette marque, il avait haussé les épaules : "nous n'avons pas d'autre pouvoir que celui d'alerter". Il est certain que les SMS d'un cadre d'Oséo, parlant d'entreprises innovantes, représentent une valeur informative non négligeable. Ont-ils été espionnés ? Ont-ils conduit les concurrents US à décider d'actions ? Cela restera un mystère.

Ce qui est sûr en revanche, c'est que si moi, je suis au courant, personne ne me fera croire un quart de seconde que nos dirigeants ne le sont pas.

En revanche, la réorganisation des services (?) ou la RGPP (?) ou encore des décisions politiques (?) ont conduit les conférences de ces messieurs se raréfier. On ne les voit plus qu'une ou deux fois par an, certains élèves n'en n'ont jamais entendu parler. Petite économie immédiate, mais quel cout au final ?

H.

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